"La fin des lunettes chères !"
Ou quel est le bon prix pour des lunettes ?
39€ ?
Rapporté par Boubou qui aimerait bien rendre la vue aux Français...
Au vu de toutes les sollicitations que l'on reçoit de part et d'autre, il est plus que normal de se poser cette question aujourd’hui…
J’ai souvent entendu un très bon ami de ma maîtresse expliquer l’évolution du marché de l’optique. Lui-même n'est pas ce que l’on peu appeler un vieil opticien, mais il a un peu d’expérience…
Selon lui, il y a 25 ans, pour acheter des lunettes, un client entrait et vous tendait sa prescription, en toute confiance… « j’ai besoin de lunette »… certes, à cette époque tous les opticiens ne se valaient pas, idem pour les médecins ou les plombiers, mais la confiance était là…
A cette époque, il n’existait que 4 écoles d’optique en France, une poignée de profs passionnés qui vous expliquaient durant deux années bien remplies tous les secrets de la vision, vous apprenaient à tailler des verres (en verre !!!) à la main au centième de millimètre… un vrai travail d’artisan… d’ailleurs à cette époque l’opticien était immatriculé à la Chambre des Métiers… pas du Commerce…
Puis -et il ne s’agit pas de dénoncer un responsable- entre les fabricants, les verriers, les opticiens, les franchiseurs, les grandes surfaces… simplement, le monde a tourné !
Sans qualification ni légitimité, le monde mutualiste s'est substitué aux opticiens professionnels sous prétexte de marges trop importantes.
Alain Afflelou annonce du « prix coûtant », des milliers d’opticiens se regroupent sous des enseignes : Krys, Optic 2000, Atol afin de faire pression sur les fabricants pour obtenir de meilleures conditions commerciales.
La communication se développe… Communication ou publicité voire même réclame !
Et toujours fondée sur un même sujet : le prix, le prix, le prix.
Les lessiviers parlent "au moins" de résultat et de linge propre....
Trop de "nouveaux opticiens" ne parlent que de prix, rarement de santé, de qualité de vision, de prévention… sauf quelques passionnés, dans leur officine et sans micro !
Alors qu’en Suisse, les «Maîtres Opticiens» ont pour mission le contrôle visuel régulier pour valider le permis de conduire, en France, les opticiens se voient soumettre une loi leur imposant de réaliser un devis préalable à la réalisation de la vente : une juste récompense à une profession qui a sciée la branche sur laquelle elle était assise… sortant progressivement du domaine de la santé.
Il n’existe pas chez nous d’Ordre des Opticiens, d’où le désordre.
Aujourd’hui, de 4 écoles, nous sommes passées à plus de 70 centres de formation au BTS d’opticien car c’est un "métier porteur". Petit problème : où sont les professeurs ?
La rémunération des opticiens s'est effondrée en raison de cet excédent de formations bâclées. Aujourd'hui, il est urgent d’ouvrir son propre magasin pour gagner correctement sa vie sans une réelle expérience.
Du côté des grands groupes qui ont émergés, ce sont des «non professionnels» qui ont pris la direction de presque toutes les enseignes (sauf Alain Afflelou, toujours incontournable).
Et de plus, les dirigeants qui «atterrissent» dans l’optique sont rarement les meilleurs car se sont ceux qui ont été barrés par les X et les HEC dans l’automobile, les labos pharmaceutiques, les grands groupes agroalimentaires ou autres…
Bref, les talents sont rares et leur imagination se cantonne donc à un axe de communication : le prix.
Conclusion : les Français voient mal.
Lorsque l’ASNAV mesure la qualité de vision des conducteurs, c’est près de 30% de ces derniers qui ont une qualité de vision insuffisante pour la conduite.
Un parallèle : les Français mangent mal, l’obésité et le cholestérol prennent le pouvoir, le goût disparait. Cyril Lignac apparait pour mener le combat, pour tenter de ressusciter la culture culinaire française pourtant toujours mise en valeur par une institution : le Guide Michelin… contrepouvoir du McDo.
Dans l’optique aussi, il existe une gamme de propositions allant des McDo aux 3 étoiles. Reste à ESSILOR à jouer le rôle de Michelin.
Alors pour votre vue aussi, vous pouvez consommer du McDo à 39 euros. D'ailleurs, 39 Euros, c'est encore trop cher quand on n'y voit pas mieux...
Je vous parlerai dans le futur des "une fourchette" et des "3 étoiles"...
Ca c'est un toutou bien informé! j aime beaucoup ton blog !
Rédigé par : emma | 01 déc 2008 à 16:03
Intéressant...
Je mes suis remise aux lunettes il y a 2 ans, et je n'ai pas entendu le" beau merle chanter". Je suis depuis des années avec le même Opticien de quartier qui me connaît et connaît mes besoins.
Il ne'st pas avec ces casseurs de prix, et je pense qu'il vaut mieux acheter 1 ou 2 bonnes paires que 5 de mauvais.
Bonne continuation chère Boubou
Rédigé par : bbarbara | 02 déc 2008 à 10:20
Je comprends enfin un peu mieux pourquoi j'ai collectionné des lunettes dans mes tiroirs depuis que ma vue a commencé à me lâcher, la vilaine !
Néanmoins, je ne jette pas complètement la pierre aux deux opticiens auxquels j'ai eu affaire : si les verres livrés ne correspondaient pas à une correction idéale pour moi (une toute petite correction, ce qui est toujours le cas le plus complexe), c'est sans doute aussi que les ordonnances rédigées par les deux ophtalmologues consultées n'étaient pas tout-à-fait adéquates.
La correction visuelle est un art subtil, les ophtalmos n'ont pas toujours les équipements les plus récents, et peut-être, tout bonnement, je n'ai pas eu la chance d'en rencontrer de bons.
Donc, ces opticiens se sont contentés de suivre les prescriptions et comme ma correction est légère, on n'a pas cherché plus loin...
Rédigé par : Cath | 03 déc 2008 à 13:26